La carrière artistique de Philippe Boissonnet a commencé avec la création de grands dessins et trabsferts figurant des corps en reconstruction, et entre apparition et disparition. À travers cette pratique de Copy-Body-Art et du dessin, il questionnait autant les limites de notre perception du réel que l’incontournable insaisissabilité du corps. Puis, dès les années 90, il poussa son interrogation de la fragilité de nos représentations du corps vers celle du monde, en les confrontant à l’image holographique, spatialisée dans des installations. C’est ainsi à que le « corps du public entre en scène … alors que le corps du monde réel rencontre celui de l’oeuvre ». (Isabelle Pichet, 2023).

Série SAISIR L’INSAISISSABLE
2024

Série photographique et vidéo. Projection lumineuse (DEL) à partir de films dichroïques. Dimensions et supports d’impression variables.

ARTIST HOLO MEMORIES
2018

Verre, hologramme arc-en-ciel (WLT) et acier. Édition 4/4. Dimensions: 39 x 29 cm (hologramme) - 100 x 55 x 30 cm (structure)

Cette œuvre sculpturale lumineuse associe l’imagerie numérique d’un réseau neuronal, lieu de l’imagination et de l’intelligence, avec les accessoires classiques du peintre. Elle insiste sur l’idée que c’est toujours le cerveau du regardeur qui fait l’œuvre et met en abîme sa propre subjectivité à travers celle de l’artiste. Les archétypes de l’artiste du 19e siècle contrastent avec les média en jeu.

Réalisation: Atelier holographique de Paris (sur émulsion Ultimate Holography et support de verre). Avec la collaboration de Pascal Gauchet, Vanessa Siffredi (EPF, Lausanne), Silvia Opertino (Université de Genève) et Rachel Brabant (UQTR)

Édition holographique sélectionnée pour le Prix 2018 de la Hologram Foundation (Paris).

INSIDE-OUT (Sens dessus-dessous)
2019 (Triptyque)

Montage d’images holographiques en perspective orthoscopique (normales) et en inversion pseudoscopique. Différence et similitude, convexité et concavité sont en jeu : deux visions du même objet-monde s’opposent et s’associent dans une incertitude perceptuelle. Roche ou planète ? Ambiguïtés spatiales, entre 2D et 3D, contribuent à faire ressentir les trébuchements et tensions contemporaines du monde en représentation (cartographies de l’Asie, l’Europe et les Amériques).

3 holomontages (hologramme de réflexion Denisyuk + impression laser montées sur plexiglas). Les hologrammes ont été réalisés au Holographic North Lab (Burlington, VT) en 2013 et les impressions laser ont été créées sur Copieur Canon au MIDE (Cuenca , Espagne) en 1992. Concept et montage final créé en 2019

Chaque holomontage: 56,5 x 39,5 cm (avec cadre en bois)

HOLO-CASQUE (What you see may not be what yous see)
2018

Installation/performance. Verre, films de diffraction holographique (HOE), casque, lumière LED et globe terrestre sur pied
30 x 30 x 115 cm (structure en verre)

Il s’agit d’un projet de « pseudo-casque à holovision », d’apparence archaïque, à partir d’une lampe LED frontale et un morceau de film holographique à diffraction. On n’y voit rien d’autre que des effets colorés de diffraction arc-en-ciel qui se superposent au monde réel. Il s’agit donc d’un objet performatif, technopoétique, qui peut aussi être expérimenté par le spectateur.

Présentation à la galerie R3 (UQTR) le 21 juin 2018 dans le cadre du projet: Co/Create_Espaces partagés (avec Aleksandar Mladenovic)

PERSPICERE
2018

Verre gravé, hologramme arc-en-ciel (WLT), acier
45 x 30,5 cm cm (hologramme) - 68 x 53 x 40 cm (structure)

« Perspicere » est une sculpture holographique explorant physiquement et conceptuellement l’acte du voir à travers... Elle met en perspective la pensée qui cherche à voir clairement, à discerner la transparence de l’opacité, la présence de l’absence, et la relativité des points de vue. La vision du « voir-à-travers » est littéralement stoppée par la puissance de la lumière.

Lire l’article en ligne de Louise Boisclair sur ARCHÉE (juillet 2019): Transparence/Transparaître, une triple exposition qui nous regarde

LA CONSCIENCE DES LIMITES (DÉDALE)
2013

Hologramme en transmission sur Plexiglass, structure d'acier et lampes DEL (blanc/bleu) 
228 x 228 x 228 cm (82 x 82 cm: hologrammes). Support technique: Harris Kagan (OSU Pulse Laser Lab) et John Perry (Holographics North Lab).

Structure cubique et hologramme pseudoscopique d’une sphère superposé à une image en perspectve normale. Le regard se trouve face à une perception labyrinthique et paradoxale, où le lointain s’enchâsse dans le proche, et où le dehors de la sphère s’inverse en un vu-du-dedans dérangeant. Mais où se trouve le centre ? En nous, peut-être…

NULLE PART
2013

Verre gravé, deux lumières DEL (vert, rouge) et support en bois
75 x 75 cm (verre)
Crédit photo: Guy Samson

UN MONDE D'INCERTITUDE
2008

Deux hologrammes en transmission (WLT) laminés sur plexiglas, bols noir (plexiglas) et photographie numérique imprimée sur plastique styrène
365 x 127 x 45 cm

Deux hologrammes placés dans des bols noirs représentent l’hémisphère sud du globe terrestre (un ballon gonflable géopolitique). Les signes + (plus) et – (moins) ont été gravés à la surface de chacun des hologrammes. Ceux-ci agissent alors comme des réceptacles imaginaires de nos idées préconçues. Le regardeur est placé en position du « vue-d’en-haut », référant aux satellites, alors que l’œuvre est au sol, à nos pieds.

EFFLORESCENCE
2002

Deux hologrammes en transmission (WLT), miroirs, aluminium, Plexiglass noir, deux lecteurs de CD audio, mini haut-parleurs, capteurs photo-électriques, diodes laser et micro-contrôleur électronique
Installation: 600 x 600 cm environ

Support technique: Pierre olivier (électronique), Dan Schweitzer (New York Holocenter) et John Perry (Holographics North Lab)

Collection de la Fondation du Musée d'art contemporain des Laurentides, Saint-Jérôme, Qc

UN MONDE NOUVEAU
2001

Installation utilisant l’eau et la lumière pour se dévoiler à notre perception esthétique. Deux demi-sphères en Plexiglass noir, verres gravés, eau, deux moteurs et capteurs solaires (projecteurs ou soleil). Phrase gravée (Blaise Pascal) : « Le centre est partout, la circonférence nulle part ».
80 x 40 x 40 cm (chaque élément)

Support technique: Pierre Olivier (électronique)

JE/TU
2000

Quatre hologrammes de réflexion sur Plexiglass, drap et oreillers
220 x 220 cm, éd. 2/2

Support technique: Atelier d'holographie du Cégep de Maisonneuve, Montréal, Qc

Collection de la Fondation Danae Art Actuel, France/Espagne

RECARTOGRAPHIER SON MONDE
1992-2000

Hologramme en transmission (WLT) sur Plexiglass rond et 100 impressions au laser montées sur Permaflex
180 x 180 cm environ. Support technique: Gérard Allon (Pulse Laser Lab, Montreal) et MIDE artist-in-residency program (Cuenca, Espagne, 1992)

Faire un tour du monde en ballon, ironiquement, avec un globe terrestre gonflable (géopolitique et transparent) aplati sur la vitre d’un photocopieur, sous tous les angles, afin d’en sortir des images aux qualités échographiques, telles un foetus. C’est à ce moment qu’est née l’idée d’une fragile Terre-Enfant venant remplacer la mythique Terre-Mère dans notre inconscient collectif.

IN BETWEEN (Interstices)
1997

« In-Between (Interstices) est une oeuvre interactive conçue pour favoriser une vision d’échanges de place et de coopération intuitive entre les individus spectateurs. En ce sens, « cette oeuvre, plus que tout autre, permet au spectateur de réaliser qu'il est le vrai contenu de l’oeuvre... ». (Louise Poissant, dans Entre lumière et ombre. Opuscule de l'exposition In-Between, 1999).

Trois hologrammes de transmission (WLT), acier, lampes halogènes et DEL, boitier électronique de contrôle des éclairages et trois détecteurs de mouvement à ultrasons
1000 x 1000 x 200 cm environ (chaque hologramme: 110 x 110 cm)

Support technique: Pierre Olivier (électronique) et John Perry (Holographics North Lab) 

LA CONSCIENCE DES LIMITES (GALILEO)
1993

Un hologramme stéréographique à canaux multiples (composé d’une animation de 100 photocopies laser) + deux films de diffraction holographiques (dans chaque tube sur trépied), Plexiglass, 3 chevalets en métal, 1 contrôle électronique de l’éclairage avec détecteur de mouvement à ultrasons
500 x  300 x 185 cm (environ), éd. 2/2

Support technique: Guy Marsden (électronique) et John Perry (Holographics North Lab, VT)

LA CONSCIENCE DES LIMITES (GAÏA)
1992

« La conscience des limites (Gaia) renvoie à la déesse terre des origines et brouille à son tour les images et les idées; l’œil dérive (…) et mêle la monumentalité de la structure (…) à la dérision des images d’un ballon gonflable; évoquant ce même globe terrestre en sursis, où nous bâtissons tous nos rêves et projetons l’épopée et les utopies du futur. » (Hervé Fischer, dans Philippe Boissonnet, artiste de l’incertitude. Catalogue: Philippe Boissonnet, La Base, France, 1993).

Dans cette installation, l’expérience interactive, sculpturale et visuelle d’images évanescentes insiste sur le renversement épistémologique que nous entretenons (symboliquement) dorénavant avec notre planète Terre: non plus Terre-Mère, mais plutôt Terre-Enfant.

Huit hologrammes en transmission (WLT) sur Plexiglass, structure en acier, feuille de plomb, détecteur de mouvement infra-rouge, boîtier électronique de contrôle des éclairages. 330 x 360 x 180 cm (hologrammes: 70 x 61 cm)

Remerciements : Conseil des Arts du Canada, à Pierre Olivier (électronique), Gérard Allon Pulse Laser Lab et John Perry (Holographics North, Burlington)

DE PROFUNDIS (The Artist Remediation)
1990

Questionner les relations artistiques transversales entre l'holographie et les autres médias : peinture, sculpture et photographie. Cette pièce explore également les stratégies perceptuelles qui peuvent être développées pour valoriser l’esthétique propre aux hologrammes dans l'espace réel (et pas seulement sur le mur comme pour la peinture ou la photographie classique). Cette œuvre, comme son titre l'indique, se concentre sur la place de l'artiste et de son identité sociale dans un environnement de nouvelles technologies des années 90. Est-il encore vivant ?

Deux hologrammes en transmission (WLT), sept trépieds photo, 5 Plexiglass et peinture blanche
350 x 400 x 180 cm (environ)

Support technique: Fringe Research Holographic Lab (Toronto) et Holographics North Lab (Burlington)

PEINDRE OU NE PAS PEINDRE?
1989

Hologramme en transmission, cadre en bois, chevalet et pigments sur toile
200 x 240 x 180 cm, éd. 2/2

Support technique: Fringe Research Holographic Lab (Toronto) et Holographics North Lab (Burlington)

GREAT CLASSICAL NUDE
1988

Hologramme en réflexion sur verre (WLR), et fusain/transferts de photocopie sur carton. Une oeuvre qui emprunte une image classique, celle du buste de la Venus de Milo, en photocopie d’une reproduction de livre d’art, puis développe par le biais du photocopieur (copy-body-art), du dessin et de l’hologramme des effets de morphing de procédés de (re)production, entre un modèle et un autre.
40 x 122 cm

Support technique: Fringe Research Holographics Lab (Toronto)

L'OMBRE D'UN DOUTE
1987 (installation)

« L’évidente parenté entre les hologrammes et les hallucinations, ou les mirages, a conduit Boissonnet à une réflexion théorique sur la tradition philosophique et littéraire du Double en relation avec l’image du corps. » (Frank Popper, dans L’art à l’âge électronique, Paris: Hazan, 1993) 

Six hologrammes (WLR et WLT) sur verre, 15 Plexiglass et acrylique/pastels sur 3 toiles de coton
10 x 10 mètres environ (hologrammes: 30 x 40 cm)

Support technique: Fringe Research Holographic lab (Toronto)

RÊVE POUR UN REGARD HOLISTIQUE
1984

Hologramme de réflexion sur verre (WLR)
21 x 26 cm, éd. 6/6

Support technique: Fringe Research Holographics Lab (Toronto)